Du 12 octobre au 04 novembre, les deux artistes Romain Van Wissen & Raphael Demarteau, qui vivent à Baelen, exposent aux Alter Schlachthof. Ce qu'ils ont en commun, c'est leur intérêt pour les espaces, qu'il s'agisse de jouer avec l'extérieur et l'intérieur, l'architecture abandonnée, les objets spatiaux trouvés, les résidus de quelque chose qui a été vécu et abandonné. Les deux artistes parviennent à faire vivre le passé dans leurs œuvres, comme s'il venait de passer et avait laissé ses traces. Les pièces ressemblent à des coulisses, l'ambiance est cinématographique et énigmatique.
La curiosité et la fascination sont toujours une motivation de départ, qui va de pair avec la recherche, une méthode de travail scientifique et la compréhension du contexte, et qui a toujours pour but de plonger à l’intérieur de l’image. Ce sont des ambiances, des moments d’un lieu qui sont capturés et qui, comme des objets trouvés, sont placés dans un nouveau contexte, emportés et remplis d’attention. Qu’ils soient fragiles par le dessin ou qu’ils soient recherchés par la peinture, assemblés de manière fragmentaire et à la manière d’un collage, ils sont ramenés à la vie et racontés selon la sensibilité subjective de chacun.
Alors que Raphael Demarteu capture le « cadrage naturel » d’espaces abandonnés et en représente les vestiges, Romain Van Wissen traduit des objets architecturaux trouvés, souvent d’origine historique, en une réalité opposée. Pour ce faire, il se sert de l’abstraction comme stratégie picturale.
Salon de coiffure: Raphael Demarteau
« IN-side-OUT »
La source démarre lors d’un voyage il y a plusieurs années. Je décide de faire demi-tour pour immortaliser l’instant, pour capter une ambiance ou j’ai décidé de m’immiscer, pour découvrir un détail marquant. Mes recherches partent de photos prises sur le vif, de moments intimes capturés ici et ailleurs. Comme si la vie s’était arrêtée là, d’un coup, à cet instant précis et à l’insu de tous. J’ai souvent été fasciné par les intérieurs des habitations, ou du moins ce que la vie laisse transparaître: un trou dans une tôle, dans l’interstice d’une porte ouverte, à travers une vitre partiellement floutée de poussière. Le « recadrage » naturel m’a proposé des compositions toutes faites dees espaces occupés ou laissés à l’abandon. Parfois ce qu’il en reste, allant d’une baraque batie en toles ou d’usines désaffectées, jusqu’à une tente posée en plein coeur d’une ville. Une série d’univers transformables à souhaits par le bias de la peintures. Pour moi, cette représentation du «IN » signifie l’imnmersion dans une intimité profonde, probablement celle de l’avant, du pendant et de l’après : s’aventurer dans l’inconnu s’aventurer pour imaginer et créer des versions multiples de situations anodines ou marquantes issues de cultures et coutumes diverses.
Romain van Wissen
La formation de Van Wissens est variée et cela se voit dans ses créations. L’apprentissage de la gravure lui permet d’utiliser de manière ciblée et habile différents matériaux qui lui servent de superposition. Une utilisation de haut niveau des couleurs, des formes et des matériaux garantit une densité énorme dans ses œuvres : le fragile, le semi-transparent, le fragmentaire et l’arrière-plan se disputent l’espace, tout comme le présent de premier plan et le dominant puissant. Les compositions confèrent à sa peinture une complexité très singulière. Romain Van Wissen se place délibérément au-delà des classifications habituelles du genre. Sa peinture se situe au-delà de la frontière qui sépare l’abstraction de la figuration. Elle se situe même au-delà d’une approche sensuelle ou géométrique. Avec ses fortes mises en place abstraites, qui peuvent rivaliser avec la réalité visuelle d’aujourd’hui, il pose également un jalon pour la peinture.
Miriam Elebe, historienne de l’art.
Infos pratiques
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Accès
Organisateur
Chudoscnik Sunergia
Vernissage
Vendredi 11.10., 19:00
Heures d'ouverture de l'exposition
samedi et dimanche| 14:00-18:00